Le congrès national des sages-femmes territoriales a accueilli nos comédiens pour aborder une question primordiale autour des informations préoccupantes en prénatal : « Et nous, nos émotions dans tout ça ? »
L’association nationale des sages-femmes territoriales (ANSFT), basée à Nantes, a organisé son Congrès à Poitiers les 7 et 8 juin 2018 autour du thème « L’accompagnement en prénatal, entre prévenir et protéger: quelle bienveillance possible? ».
Entre conférences, étude de cas cliniques, apports de professionnels de toute la France, échanges avec la salle, les journées furent bien chargées. Pendant ces deux journées, notre équipe était présente, partagée entre formation, observation, écoute et bien-sûr répétitions!
Notre objectif était de « coller » le plus à la réalité, parfois dure, de ces femmes au service d’autres femmes, et de permettre au travers de nos scènes, et surtout de notre jeu d’acteurs et d’actrices, de libérer la parole sur ces émotions ressenties et parfois enfouies par manque de dispositif d’écoute et d’entraides au sein de leurs départements.
Mission réussie pour notre équipe à en croire Cécile Simon (l’une des organisatrice sage-femme en PMI au département de la Vienne): « Au nom de toute l’équipe du pôle prénatal de la PMI, je vous remercie pour votre intervention. J’ai trouvé les scènes bien choisies et très justes. C’était très proche de ce que l’on peut vivre dans le quotidien et vous avez bien cerné les difficultés quotidiennes de notre travail. Cela a a permis de libérer la parole et c’est très rare que l’on aille aussi loin dans les débats sur ce genre de journées d’études. BRAVO A VOUS ! « .
Je laisse la parole à Léa Dant (l’une de nos comédiennes présentes ce jour-là):
Ce que je retiens de ces deux journées en immersion dans la réalité de ces sages-femmes territoriales, c’est le mot HUMILITÉ. Déjà parce que ces femmes l’ont prononcé plusieurs fois pour définir leur positionnement lorsqu’elles accompagnent les familles. Et puis parce que je les ai trouvé profondément humbles, dans le souhait de se remettre en question, dans une capacité d’écoute incroyable, de non-jugement vis à vis des parents en devenir, quels qu’ils soient. J’ai découvert que parfois elles vont en visite dans des appartements crasseux, où les chiens suscitent plus d’attention que les humains, où les traumatismes peuvent être inscrits depuis la petite-enfance, où les femmes portent 5 pulls et 2 pantalons superposés pour ne pas avoir froid.
Mais ces femmes de terrain ont une déontologie très forte, mettant à tout instant de côté leurs valeurs et avis personnels, pour être au cœur de ce métier ancestral très particulier : sage-femme. Ce sont des femmes sages, oui, vraiment, et profondément humaines, en toute humilité.
Léa Dant et Didier Nourrisson